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L’écume de l’aube

  • Photo du rédacteur: Alinoë
    Alinoë
  • 3 févr. 2014
  • 12 min de lecture

– C’est étrange comme tout me parait claire, à présent; presque évident. Avec le recule, je me demande même comment je ne m’en suis pas aperçue avant. Tout ça; c’était juste trop…faux. Voilà. Ça sonnait faux. J’ai pourtant l’oreille musicale; à ce qu’on m’a dit. Je vois pas trop ce que mes oreilles viennent foutrent là-dedans. ´Y a pas d’approximatif, avec les notes. C’est juste ou ça l’est pas; point.,´Y a pas à tortiller du fion!

Elle lèva les yeux vers le ciel puis poursuivit, comme si elle s’adressait à Dieu, directement.

– Oui, j’me lache? Et après?

Elle agitait les mains pour ponctuer son discours avant de se laisser retomber dans le sable, incapable de profiter de cette belle nuit étoilée. Moi, je la regardais… Elle ne savait même pas que j’étais là. Pourtant, ça faisait un moment que je l’observait, la petite. Plus si petite, d’ailleurs. Elle s’exclama soudain en bondissant; ses pieds nus s’enfonçant profondément dans le sable rendu humide par la nuit:

– Qu’est-ce que t’en as à branler, de toute manière; hein?! 

Elle laissa un moment de silence, ses prunelles embuées tournées vers les cieux dans un dernier élan d’espoir. Rien. Juste le bruit des vagues qui venaient s’écraser lourdement sur le rivage…

Si tu savais….. Si tu savais ce que cela m’a coûté de rester là, sans rien faire. Aaah! Si tu savais !

Je me suis mis à hurler comme un possédé: « Bon Dieu; Alice, regarde-moi! REGARDE-MOI! » Je savais qu’elle sentait ma présence; qu’elle l’avait sentie une fois, du moins… Mais là, rien. Je sais pas si c’était l’alcool, où quoi. Elle s’est contentée de brandir sa bouteille de rhum en hurlant:

– Tu crois pas que j’ai assez donné, hein? Qu’est-c’qu’il faut qu’je fasse pour qu’t’ai pitié? Que j’sois fauchée comme les blés? C’est fait! Qu’ma famille explose? C’est fait! J’suis montée en kit, c’est avéré! Si il te faut des morts dans l’entourage; j’en ai en stock! Des cadavres dans le placard, en veux-tu en voilà! J’ai même du sang, d’la trahison, un peu de sexe et de drogue en stock! Du glauque? Ça peut se trouver! Alors? Tu veux quoi?! Vas-y, dit-le; qu’on s’marre un coup! C’est quoi le but de ta putain d’existence de merde?!

« Vivre, bordel! Vivre, tout simplement! », lui hurlais-je à mon tour même si je savais pertinemment qu’elle ne m’entendrait pas. Elle était déjà beaucoup trop loin, pour ça… L’amour rend aveugle, la colère rend sourd; mais je ne pouvais m’empêcher de répondre, c’était plus fort que moi. Je ne pouvais pas la laisser partir comme ça, pas elle. Alice…

Comme je m’y attendais, elle ne sourcilla même pas à mon énervement; je n’existais pas à ses yeux; pas plus qu’un quelconque dieu. Bien sûr, l’élan du désespoir lui faisait hurler le contraire mais, au fond, elle aurait été bien surprise s’Il s’était décidé à répondre à son appel. Enfin, tu sais comment Il est…

Elle continuait de hurler en s’avançant vers les flots déchaînés et moi, je ne pouvais que la regarder et prier; prier pour qu’elle résiste à ça, prier pour qu’elle ne fasse pas la même bêtise que moi… Elle s’immobilisa face à la mer en furie, indifférente aux vagues qui venaient lui lécher les pieds, s’écrasaient sur ses chevilles, détrempait les larges pans de son pantalon beaucoup trop grand. A chaque assaut, son corps vacillait, menaçait de s’effondrer tant elle était frêle et affaiblie ; elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, au propre comme au figuré.

– Tu veux savoir ce que j’en pense?! Rien. Il n’y en a aucun! La vie n’a aucun sens; aucun!!! Exister ne mène à rien… 

Épuisée, elle se laissa à nouveau retomber dans le sable, le corps secoué par des sanglots nerveux qu’elle ne parvenait plus à réprimer… Elle semblait pourtant si forte, Alice, si endurante. C’était un roc, un pilier sur lequel son entourage s’appuyait sans vergogne. Personne n’imaginait qu’elle puisse craquer. Elle avait affronté tant d’épreuves sans sourciller, tant de fois lutté contre le monde entier. Ils pensaient tous qu’elle était solide voir carrément indestructible. Et puis, elle l’avait rencontré; lui, l’erreur de sa vie…

C’était l’histoire de trop ; celle qui brisa son cœur et son corps en morceaux. Nico… Je sais que je ne devrais pas mais, tu sais, j’aimerais vraiment le voir crever ; voir sa fierté s’étioler face à l’inéluctable fin de sa misérable petite existence. Rassures-toi, je ne te demande rien… Je sais très bien ce que tu penses : « Les choses ne marchent pas de cette façon ; Henri. Ce n’est ni à toi, ni à moi de faire ce genre de choix. »

Arrête de sourire, comme ça ! Ca ne te vas pas du tout. Je crois que je préfère encore tes airs de croque-mort, à dire vrai. Soit. Revenons à Alice, si tu le veux bien…

Alice… Ma première mission. La seule et l’unique, en fait. Je venais tout juste d’arriver lorsqu’Il me l’a confiée. Au début, j’ai même cru qu’il s’agissait d’une punition. Elle était si petite, si fragile ; si agitée aussi ; dans une famille nombreuse pas spécialement équilibrée avec quelques antécédents de morts prématurées. En gros, le style de parrainage qui dure rarement plus d’une dizaine d’années… Ce genre de gosses, t’as beau veiller sur eux, ils finissent quand même par se faire faucher trop tôt. On peut pas vraiment dire que ça soit LA mission idéale pour un débutant ; la mort d’un enfant, même pour un Gardien expérimenté, c’est difficile à encaisser.

Pourtant, vingt ans plus tard, elle était encore là, plus vivante que jamais et moi, je n’avais presque pas eu besoin de lever le petit doigt. Tenace, la petite, et ingénieuse avec ça. Mais je ne voyais toujours pas la raison de cette affectation. Elle n’avait pas besoin de moi, cette gosse-là. Elle s’en sortait très bien toute seule… Ou étais-je beaucoup trop jeune pour comprendre ce que l’on attendait de moi ? Après tout, je n’étais pas vraiment un Gardien de choix.

Pourquoi cet air sceptique ? C’est pourtant vrai. Jusqu’à ce soir, je pensais qu’Il s’était tout simplement trompé ; je n’avais rien à faire-là… Je n’avais pas pour autant envie de la quitter. C’est qu’on s’y attache à ces petites choses-là. Alice ; ses yeux rieurs, son sourire à toute épreuve, sa joie de vivre et tous ses beaux délires… Balayés en quelques mois par ce crétin de Nicolas. Je voyais bien qu’il la tuait à petit feu, qu’il la rendait docile et effacé ; un ersatz d’Alice ; rien à voir avec celle que j’avais rencontrée. Qu’aurais-je bien pu faire ? J’ai essayé, tu sais. J’ai essayé de lui parler, de la pousser à s’éloigner mais, que veux-tu, le cœur a ses raisons que la raison ignore…

Je ne sais pas trop ce qu’elle espérait, ce qu’elle voyait en lui pour accepter sans rechigner ses accès de violence et ses critiques infondées. Pire ; elle finissait toujours par s’excuser ; comme si elle était responsable ; comme si elle l’avait bien cherché. Et lui avait encore le culot de lui dire qu’il l’aimait… Si je l’avais rencontré de mon vivant, celui-là ; je te jure qu’il aurait beaucoup moins fait le fier-à-bras !

Je devrais peut-être te le décrire ; ça t’aiderait certainement à visualiser un peu mieux la situation. Comment t’expliquer ça rapidement ? Oui. Voilà. Pour résumer, ce mec était tout simplement l’incarnation parfaite du complexe d’infériorité. Petit, maigrichon et l’expression faciale d’une crevette de combat en rogne. Cheveux blonds coupés courts ; style militaire ; yeux bleus, longues veste en cuire et combatshoes aux pieds dans l’espoir vain de se grandir un peu. Pour couronner le tout, il était même plutôt du genre à prôner les mérites de la race arienne dont il se targuait de faire partie…

J’entends d’ici ta pensée : « Qu’est-ce qu’une fille comme Alice faisait avec lui ? » Ca, si je le savais… Moi-même, je me suis posé la question un bon million de fois et je t’avoue qu’aujourd’hui encore j’en ignore la raison. Elle espérait peut-être l’aider, le changer ; qu’est-ce que j’en sais ! Et puis, même si je le savais, ça changerait quoi ? Je ne pouvais quand-même rien faire pour l’en empêcher ! Tu sais comme moi qu’il nous est formellement interdit d’intervenir dans ces histoires-là.

Pourquoi tu ricanes ? Tu ne crois quand-même pas que j’utiliserais ce genre d’argument dans l’unique but de me justifier ?! J’ai essayé d’agir ; qu’est-ce que tu vas t’imaginer ! Plusieurs fois, même… A croire que quelqu’un ne voulait pas que j’intervienne. Et puis, tu sais, tout s’est passé très vite. Il n’a pas fallut plus de quelques mois pour qu’il se lasse d’elle ; qu’il jette son dévolu sur d’autres proies… Rien d’officiel, tu vois. Il se contenta de passer à une autre juste sous son nez, au beau milieu d’une soirée assez peuplée…

Alice ne dît rien. Elle s’éclipsa simplement, sur la pointe des pieds et, puisque personne n’était au courant pour eux deux, personne ne se posa la moindre question. Ses prétendus amis continuèrent à faire la fête tandis qu’elle enfourchait la bécane de Nico et démarrait à toute blinde, sans trop savoir où elle comptait aller. Quant à moi ; et bien… Je me contentais de suivre puisque c’était tout ce que je pouvais faire. La suivre et prier.

Voilà comment on avait atterri là, sur ce rivage morbide qui m’aurait certainement noué l’estomac si j’avais encore été capable de ressentir quoi que ce soit. Tout ça pour ça. J’avais passé plus de vingt ans à suivre Alice comme son ombre, à veiller sur elle pour me retrouver là, face à la mer, assis sur cette plage, le cul dans une mer probablement glaciale à en croire la teinte mauvâtre de ses orteils à elle. Elle devait sûrement être frigorifiée ; allongée là, au mépris des vagues qui s’écrasaient sur son corps telle une gigantesque main qui chercherait à l’emporter au large.

Elle avait arrêté de hurler puisqu’il n’y avait personne pour l’écouter… Elle se contentait de pleurer en silence, seule et désemparée. J’aurais tellement voulu pouvoir la prendre dans mes bras ; juste pour la rassurer, tu vois. Au fond, j’en menais pas beaucoup plus large qu’elle. Ok, j’étais plutôt expert dans le genre mauvais choix et puis quoi ? J’avais beau connaître parfaitement les raisons qui peuvent pousser un être à une telle extrémité ; ça ne m’aidait pas vraiment ; pas du tout, en fait… Malgré mon intense réflexion, je ne voyais aucun moyen de régler la situation sans transgresser une bonne dizaine de nos lois… Je me sentais juste inutile et impuissant puis, surtout, plus que jamais victime d’un quelconque complot visant à me nuire Dieu seul savait pourquoi.

Combien y avait-il de chance pour que l’existence de ma première protégée se termine de la même façon que la mienne ?

Ceci-dit, je n’était pas prêt à me résigner pour autant. Si j’étais là, c’était forcément pour une bonne raison. Alice avait besoin de moi. Je ne pouvais pas rester bêtement le cul dans le sable à attendre qu’elle se jette à l’eau. Du coup, j’ai commencé à palabrer. Je sais ; c’était parfaitement stupide et inutile étant donné qu’elle ne pouvait pas m’entendre mais bon, je devais bien tenter quelque chose ; non ?

« Alice… Si seulement j’étais encore vivant… Il y a bien longtemps que je l’aurais emplâtré, ce fils de chien ! Et toi, aussi, est-ce que tu avais vraiment besoin de t’amouracher d’un mec comme ça ? Il n’y a donc pas assez de crétins sur cette Terre pour que tu choisisses le plus moisi d’entre eux ? Qu’est-ce que tu espérais, hein ? Qu’est-ce que tu recherchais ? Je serais psy, je te dirais que tu reproduit le schéma de ta mère… Ha. Si tu l’avais entendue, celle-là, t’en aurais certainement recraché ce maudit rhum que tu t’évertues à ingérer. T’es pas assez mal comme ça ? J’aimerais te l’arracher des mains ; cette fichue bouteille ; la remplir de tes larmes et la jeter à la mer… Et voilà. Pour une fois que je fais une métaphore, il n’y a personne pour l’entendre. Joie ! Quelle existence de rêve ! Si tu savais ce que je donnerais pour être à ta place, Alice. Pour sentir le vent sur ma peau, son froid mordant, celui de l’eau… Respirer l’air marin, le laisser infiltrer mes poumons ; sentir l’odeur humide, salé, iodé… Aimer, rire et souffrir… Ca peut paraître con mais la douleur me manque, le mal-être, toutes ces sensations qui nous font apprécier encore plus intensément chaque parcelle de bonheur qui nous est accordée. La vie me manque ; sa fragilité, son éphémérité… »

Je m’arrêtai un instant pour la regarder. Elle n’avait pas bougé d’un poil, allongée sur le dos, à même le sable, sa bouteille de rhum vide serrée contre son coeur comme elle tiendrait un nouveau-né. Elle semblait calme, rassérénée abstraction faites des larmes qui continuaient d’inonder son visage émacié. Sa peau me parut soudain si pâle sous la lueur blafarde de la pleine lune ; presque translucide. Le froid ne parvenait qu’à faire rosir le bout de son nez… Après une vague hésitation, je tendis lentement la main dans sa direction jusqu’à pouvoir imaginer la chaleur de sa peau et retracer de mes doigts la courbe délicate de sa joue en murmurant :

« Alice… Si tu pouvais te voir comme je te vois ; si tu savais ce que je sais… Je t’en supplie, regarde-moi ; écoute-moi… Essaie, au moins. »

Dans mon élan, je m’étais rapproché, légèrement penché en avant pour pouvoir la regarder droit dans les yeux ; une dernière tentative pour la raisonner. Maudit Libre Arbitre ! D’un claquement de doigt ; j’aurais pu la faire changer d’avis s’il n’y avait pas ces fichues lois. Au lieu de cela, j’étais contraint de…de parler dans le vide.

« Bordel, Alice ! Tu le fais exprès, où quoi ? Merde ! C’est pas toi, ça ! Après tout ce qu’on a traversé, tu vas quand-même pas laisser gagner ce gros con ? Tu vaux beaucoup mieux que ça ! Un jour, tu rencontreras l’âme sœur. Un jour, tu l’auras ta victoire ! Je t’en prie ; renonce à cette idée stupide ! Tu le regretteras, crois-moi ! »

Sans même m’en apercevoir, je m’étais mis à hurler à quelques centimètres à peine de son visage à elle. Je criais de toutes mes forces comme si ma vie en dépendait ; comme si SA vie en dépendait. Je ne voulais pas qu’elle meurt ; pas comme ça, pas comme moi. Je refusais d’admettre que son heure soit déjà là ; pas après tout ça. Et c’est toujours le cas…

Comme tu t’en doutes, elle ne m’a pas entendu…

Elle ferma les yeux et s’essuya le visage d’un revers de manche avant de se lever tranquillement. Elle resta quelques instants debout, face à la mer puis, elle prit une grande inspiration et commença à marcher droit devant elle. Moi, debout sur la berge, je criais de plus belle, m’époumonais en vain ; la suppliant encore de rester, de ne pas renoncer aussi facilement… Je me sentais plus inutile et impuissant que jamais tandis qu’elle disparaissait peu à peu dans la noirceur de l’eau sans aucune tentative pour rester à flot.

Je pouvais parfaitement imaginer le froid qui devait enserrer son corps à cet instant ; la douleur lancinantes de ses muscles saisit, poignardés par cette mer glacée. J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchis, sur le coup… Oui, je savais que je risquais plus que ma place dans cette histoire mais quoi ? Tu aurais préféré que je reste bêtement là, à la regarder se noyer sans même bouger le petit doigt ? Ha. C’est bien mal me connaître, ça.

Je ne pouvais pas me résoudre à rester simple spectateur. C’était au dessus de mes forces ; tu peux comprendre ça ? J’ai pas vraiment réfléchis, je te l’accorde, mais je devais le faire, je devais intervenir ; je ne voyais aucune autre raison à ma présence hormis celle-là… A peine avait-elle disparut dans les flots que je plongeais à mon tour sans même savoir si je pourrais faire quoi que ce soit. Rapidement, la noirceur m’enveloppa en même temps que le froid ; quelque chose clochait mais je ne pris pas vraiment le temps de chercher à savoir quoi. Je me contentais de nager aussi vite que je le pouvais dans la direction qui me semblait être la bonne, totalement aveugle dans ces ténèbres glacials, en priant pour qu’Il intervienne ; au moins cette fois…

Je sais ; c’est plutôt stupide comme réaction mais ; comme on dit ; qui n’essaie rien n’a rien alors, j’ai essayé… Et que les prières aient quelques chose à voir là-dedans ou pas, j’ai fini par mettre la main sur elle ; au propre comme au figuré… Ricane pas, c’est vrai ! Au détour d’une brasse, j’ai senti un morceau de tissus au bout de mes doigts et, réflexe, je l’ai agrippé puis l’ai tiré vers moi. Quelques secondes plus tard, j’avais le corps d’Alice entre mes bras… Elle était encore plus légère que je l’avais imaginé et je ne dus pas fournir beaucoup d’efforts pour la ramener à la surface.

Ceci dit, je n’étais pas vraiment en position de m’assurer qu’elle respirait encore et ce détail m’inquiétait au plus haut point. Heureusement, les lumières de la ville me permirent rapidement de localiser le rivage ; il ne me restait plus qu’à nager jusque là ; le poids d’Alice sur les bras. Au bout d’un long moment à me débattre entre son corps inerte et les remous, on s’est échoué là…

Tu comprends pourquoi, maintenant ? Il le savait, depuis le début ! Sinon, pourquoi ? Pourquoi ? Je te défies de trouver une meilleure raison que celle-là. Tu ne peux pas l’emmener ; je ne te laisserai pas faire et, crois-moi, je peux être très imaginatif lorsqu’il s’agit de lutter contre l’autorité.

Enfin ; tu ne vois pas que c’est le Destin lui-même qui nous a mené là ? Pourquoi aurait-Il fait cela, sinon, hein ? Regarde-moi ! Et ne me dit pas que c’est la sanction habituelle ; tu sais très bien qu’elle ne s’applique pas aux êtres tels que moi. Pareil pour ceux dans ton genre, si je ne me trompe ? Où tu vas ? Reviens ici ! Et puis, regarde-moi quand je te parle !

Vivant signifie mortel aussi, ne l’oublie pas ; Henri. Je pourrais te faucher d’un simple claquement de doigt.

Alors, vas-y ! Qu’est-ce que tu attends ? Fauche-là ; ma putain de vie mais laisse-lui la sienne.

Tu serais donc prêt à sacrifier ta seconde chance pour une femme qui ne soupçonne même pas ton existence ?

Pourquoi pas ? Une vie en vaut bien une autre ; qu’est-ce que ça change pour toi ? J’ai renoncé à la mienne il y a longtemps, déjà. Je me suis fait à l’idée qu’il n’y a aucune fin à l’éternité… Quoi ?!? Pourquoi tu souris comme ça ? C’est flippant…

Ank’ ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Ank’ ?

Répond, bordel !?

Ank’ ? Mais quoi, bon sang ?!

M…Reviens ! Enfin, tu vas….où…

Bon… parti…

Reste plus que moi qui parle tout seul…

Et Alice…

Oh ! Merde ! Alice !!!

A SUIVRE…

Alinoë, 2013

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