Le silence de l’amer
- Alinoë
- 18 sept. 2015
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Le silence de l’amer
Dis-moi, Océan, si l’Enfer est en toi
N’est-il que Ténèbres, silence et froid ?
Rit-on nerveusement, euphorique d’effroi,
Lorsqu’il nous serre dans ses bras ?
Pas de fourches, de flammes ni de brasiers
Pas de cris, de larmes ni de « Pitié ! »
Que les Ténèbres, le silence et le froid.
Alors, Océan, dis-moi si l’Enfer est en toi.
La dernière volonté d’un cadavre en sursis,
Un souhait qui ne se refuse pas.
…
Ton silence en dit long.
…
Trois bulles s’échappent de mes lèvres,
Légères, remontent et s’élèvent.
Elles se dandinent, libres comme l’air,
Me narguent, rejoignant la lumière
Tandis qu’a mes chevilles, une boule de plomb
M’attire inexorablement vers le tréfonds.
Dis-le moi, Océan, vas-y, réponds !
Si l’Enfer est en toi
Pourquoi n’engloutis-tu pas
Leurs minables coquilles de noix ?
Ils m’ont battue, traînée sur le pont,
Poussée sur la planche
Et jetée aux poissons,
Tous si fiers à leur façon.
« Fille de rien ! Fille de chien ! »
Fille de l’eau, fille de la mer,
Juste fille de Corsaire,
La chair de ta chair.
Alors, maudit Océan,
Qu’est-ce que tu attends ?
Ils ont souillé mon âme,
Déchiquète donc les leurs.
Déploie tes lames,
Qu’ils meurent !
Prince des Ténèbres,
Le seul, l’unique, mon Maître.
Ils vont payer pour leur affront,
Crier, couiner et supplier,
Rejoindre mon corps mutilé
Au coeur de ton immensité.
Ils comprendront rapidement
Qu’on ne tue pas impunément
Les enfants de l’Océan.
Alinoë – 18/09/2015
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