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  • Photo du rédacteur: Alinoë
    Alinoë
  • 22 mai 2015
  • 2 min de lecture

Putain ! C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que je fous là ?

Ce corps tout maigre, cette tête sans un poil, c’est pas moi !

J’ai rien demandé ; j’voulais pas. J’étais très bien, moi.

Regardez ça : des fils partout – dans le pif, dans la gorge – , tous ces bazars qui collent, même une aiguille dans le bras.

J’vous parle pas des bips, des plics, des plocs ; un boucan incessant. Ca me pompe les nerfs, bon sang ! Une torture digne des plus grands.

J’voudrais hurler mais, même ça, j’peux pas avec ce putain de tuyau scotché à mon visage.

J’ai bien essayé de me débattre, résultat : les géants verts m’ont ficelé comme un gigot, rivé au matelas plastifié qui me colle à la peau.

Coincé dans ma boîte, vingt quatre heure sur vingt quatre et tout le monde trouve ça normal.

Y a bien une drôle de dame qui vient me voir, parfois ; elle colle son gros visage contre la paroi, glisse ses bras immenses dans les espèces de hublots, je sais même pas pourquoi.

Moi, j’veux juste qu’on me sorte de là ! Alors je crie ; enfin, j’essaye. Je l’avoue, elle m’effraye un peu – beaucoup – avec toute cette eau qui coule de ses yeux.

C’est elle qu’ils devraient attacher, les géants verts. Elle a la tête toute pâle et toute maigre. Et puis, sa bouche pend vers le bas. Ils ont dût la lui mettre à l’envers…

J’ai vu un drôle de gars aussi, une fois. Au début.

Je dis un gars, je sais pas. Difficile à dire avec tous ces cheveux tout courts collés en dessous de son nez ; j’voyais même plus sa bouche. Peut-être que la sienne aussi est à l’envers. J’ai pas eu le temps de bien regarder, il s’est tout de suite barré. Il a même pas essayé de mettre ses gros bras dans les trous de ma boîte, et c’est très bien comme ça.

Je préfère… On sait jamais. Il aurait pu me les refiler, ses drôle de cheveux sous le nez.

Si c’est ça, la Vie, purée, ça valait bien la peine !

J’étais bien mieux avant, dans ce liquide tout gluant. Il faisait chaud, c’était douillet. J’étais tranquille, pas de géants verts. Pas de bip, de plic, de ploc. J’étais bercé à longueur de journée. Et puis, je pouvais bouger ; un peu, au moins.

Là, je suis serré, à l’étroit et puis, putain, j’ai froid !

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