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Family Portrait

  • Photo du rédacteur: Alinoë
    Alinoë
  • 22 mai 2015
  • 11 min de lecture

Séquence 1

Décors sobre, un simple mur de béton en fond. Un homme, une quarantaine d’années, se confie à sa caméra vidéo. Il a les traits tirés, les yeux brillants soulignés par de grosses cernes mauves, le visage partiellement dévoré par sa barbe broussailleuse et un t-shirt qui ne doit pas être de la première fraîcheur. Il murmure, comme s’il craignait d’attirer l’attention, de faire trop de bruit, tout simplement. En fond, on peut entendre des grognements agrémentés de quelques raclements de sol.

« Ils rôdent depuis plusieurs jours, déjà. Ils nous ont repérés, je crois. Comment ? Excellente question. Le bruit du générateur, peut-être… »

Il passe une main dans ses cheveux gras en soupirant.

« Dans le doute, je l’ai coupé. Deux jours qu’on vit dans le noir, sans eau chaude ni électricité. Kim tient le coup, pour le moment. Ce n’est pas elle qui m’inquiète, mais les enfants. Jordan n’a que sept ans, il croit encore à peu près tout ce qu’on lui raconte, il pose pas trop de questions. Ca m’arrange… »

Il sort un paquet de clopes de sa poche, avise les deux dernières qu’il lui reste et, après un soupir, s’autorise à en allumer une.

« Pas comme Mia. Depuis le premier jour, elle me demande ce qu’on fout là, c’est quoi la contamination et pourquoi on reste planqué. La présence de la meute de Barbares au dessus de nos têtes n’arrangent rien. Elle commence sérieusement à flipper… Et moi, à manquer d’imagination pour les rassurer. »

Silence. Il observe un instant le cul de sa clope, le filtre qui commence à se consumer. Il l’écrase dans le fond d’un vieux fond de canette à moitié décoloré, relève les yeux vers la caméra.

« On pourra pas vivre longtemps, comme ça. Faut que je trouve un moyen de les éloigner. De préférence, avant que eux ne trouvent comment entrer. »

Nouveau silence. Il regarde autour de lui, tend l’oreille. Les grognements se sont tus. Ca sent mauvais. Il grimace, revient river son regard dans l’oeil de la caméra.

« Y a pas trente-six milles solutions. »

Il se lève, sort du champ. Quelques bruits plus tard, il réapparaît pratiquement couvert des pieds à la tête. Casque militaire, masque devant le visage, gants et veste en cuir.

« Kim, si tu regardes ça, je…je suis désolé. Ne t’inquiète pas pour moi. Dès que le jour sera levé, prends tout ce que tu peux et va-t-en. S’ils ont pu nous trouver, d’autres le pourront certainement. Remontez vers le nord, ne vous arrêtez que lorsque vous aurez trouvé la colonie des Bien-portants. »

Silence. Il baisse les yeux vers le sol comme s’il cherchait ses mots.

« Je vous aime. Soyez prudents. »

Il tend le bras, coupe la caméra.

Noir. *

Séquence 2

La caméra s’allume. Une femme, la petite quarantaine, s’installe devant. En fond, toujours le même mur de béton. Elle a de long cheveux gras qui retombent platement de par et d’autre de son visage tendu par l’angoisse, le teint cireux et une tous plutôt inquiétante.

« J’aurais dû écouter Gabriel, partir tant qu’il en était encore temps. J’ai pas pu… C’est stupide mais j’espérais…je sais pas…qu’il revienne. J’suis même sortie pour essayer de le retrouver. »

Elle se tait, plonge la tête au creux de ses mains pour sangloter, ses frêles épaules secouées par de violents soubresauts. Peu à peu, ses pleurs se transforment en une toux grasse qui semble ne jamais vouloir la lacher. Lorsqu’elle relève la tête, un léger filet de sang perle au coin de ses lèvres.

« Voilà le résultat. Pas besoin d’un médecin pour faire un diagnostique. Je suis contaminée. »

Silence. Elle fixe la caméra avec une étrange intensité comme si elle cherchait à apercevoir les potentiels futurs spectateurs de son témoignage. Elle soupire, lève les yeux au plafond, nerveuse, le front en sueur, incapable de savoir si les hurlements qu’elle entend sont réels ou juste le fruit de son imagination.

« Maman ? »

Une petite voix inquiète raisonne au loin, surement celle de Jordan. Le corps de Kim se tend à faire grincer la chaise.

« Je…j’arrive, Jordy chéri ! »

Elle adresse un dernier regard désespéré à la caméra.

« Nous sommes tous condamnés. »

Elle tends son bras malingre, l’indexe tremblant en avant.

Noir.

*

Séquence 3

Obscurité. Les rares raies de lumières qui filtrent dans la pièce prennent une teinte verte à travers le mode vision de nuit. Face à la caméra, une adolescente pas bien épaisse, coiffée d’une chapka fourrée bien trop grande pour elle et emmitouflée dans un large polar qui devait appartenir à son père. Malgré les ténèbres, on distingue clairement la buée qui s’échappe de ses lèvres à chaque respiration. Au bout de quelques secondes d’hésitation, elle se racrapote un peu plus pour se rapprocher de la caméra et murmure :

« Je sais pas si quelqu’un verra ça un jour. Je sais même pas pourquoi je fais ça, d’ailleurs… »

Elle renifle, s’essuie le nez du revers de sa mitaine feutrée.

« Compléter le beau portrait de famille ! »

Elle ravale son rire amer, attrape la petite caméra entre ses doigts glacés pour braquer l’objectif sur la silhouette de son petit frère, en position foetal sur le plancher à quelques pas de là. Sa respiration régulière soulève son corps et le malheureux plaid qui le couvre.

« Ca, c’est Jordy. Jordan. Mon frangin. Il a huit ans, je crois… Je l’adore même si dès fois, j’avoue, j’aimerais bien l’abandonner sur le bord de la route. Il arrête pas de se plaindre. C’est pénible, à la fin. Moi aussi, j’ai la dalle, j’ai froid, soif et mal au pieds ; j’le répète pas à longueur de journée. »

Elle tourne l’objectif vers elle en riant doucement.

« On ferait une belle paire. »

Silence. Elle replace consciencieusement la caméra sur la caisse qui lui sert de table.

« Moi, c’est Mia. J’dois avoir autour des seize ans maintenant. Je sais pas trop. J’ai arrêté de compté à peu près trois ans après… Vous savez. J’veux dire, même si vous regardiez ça dans cent ans, j’suis sûre qu’on en parle encore du Dark Winter. Un truc comme ça, personne peut passer à côté. J’avais onze ans quand papa nous a dit que c’était l’heure, qu’on devait descendre. J’ai pas moufté, j’étais briefée. Faut dire, mon père, c’était plutôt partisan de la théorie du complot et tout le blabla. A l’école, tous mes copains disaient qu’il était fou. Moi, j’m’en fichais. C’était marrant, les week-end de survie en forêt ! »

Emportée dans son élan, elle en oublie de murmurer. Ce n’est qu’en entendant Jordan gémir dans son sommeil qu’elle réalise son erreur. Elle plaque immédiatement la main sur sa bouche en regardant autour d’elle avec une lueur de panique dans les yeux, les sens aux aguets. Elle tend l’oreille, à l’affut du moindre grognement. Rien. Elle laisse échapper un long soupir soulagé avant de revenir river son regard dans l’oeil de la caméra.

« Au final, j’ai jamais su s’il avait raison ou pas. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’un virus ou un truc du style s’est répandu à la vitesse grand V et que le peu de gens qui n’en crèvent pas deviennent des espèces de zombies affreux. »

Silence. Elle jette un bref coup d’oeil à son frère par dessus son épaule.

« Si vous avez vu les séquences précédentes, vous devez certainement vous demandez comment on en est arrivé là, j’me trompe ? »

Elle se tait comme si elle espérait que quelqu’un lui réponde.

« Maman est tombée dans le coma, y a deux jours maintenant… J’voyais bien qu’elle était malade, même si elle le disait pas. C’est quand elle a pu plus bouger de son lit que je me suis inquiétée. Alors, j’ai regardé un peu partout, dans les papiers de papa, toutes ses vidéos sur le pc et puis, le message qu’il a laissé… »

Elle se mord la lèvre, ravale ses larmes et reprend :

« Y avait tout plein d’info ; j’ai pas vraiment comprit les détails… J’sais juste que, le coma, c’est la dernière étape avant la mort ou la transformation. J’ai pas voulu attendre de voir. On avait déjà beaucoup trop attendu depuis le départ de papa. »

A nouveau, elle renifle, s’essuie les yeux d’un revers de main avant même que les larmes amoncelées n’aient le temps de couler.

« Ils risquaient de revenir… J’pouvais pas rester là, à attendre bêtement. Il fallait que je fasse quelque chose. Au moins, pour Jordan. Il est si… C’est encore un bébé. J’ai fait un sac, j’ai pris tout ce que j’ai pu et on est parti, même s’il arrêtait pas de pleurer. Du coup, j’ai dû le porter, en plus du sac, pendant pfff je sais pas, longtemps… Après, il s’est endormi. C’était pas mieux. Là, il dort encore. J’ai peur qu’il tombe malade aussi. Ou pire, moi avant lui… »

Silence. Elle regarde la caméra sans dire un mot pendant une bonne minute avant de reprendre, toujours à mi-voix :

« On monte vers le nord. D’après papa, il y aurait une colonie de Bien Portants quelque part par là. J’en sais pas plus mais sans objectif, on ira pas bien loin. Donc, on avance. On verra. »

Elle soupire, tend le bras.

Noir.

*

Séquence 4

Noir.

Il n’y a que le son, aucune image. Quelque chose semble boucher l’objectif. On peut entendre des bruits de pas, des brindilles qui craquent, le souffle haletant d’un enfant et quelques rares coassements. Soudain, les pas s’arrêtent et une petite voix plaintive raisonne.

« Mimiiiii, atteeeeeend ! »

La voix de Mia, visiblement très agacée, ne tarde pas à se faire entendre, au loin.

« Arrête de faire le bébé ! Faut qu’on avance, la nuit va bientôt tomber. »

Le ton sec de la demoiselle ne décourage pas le bambin qui reprend ses plaintes.

« Mais j’ai maaal aux jaaaambes ! Et puis, j’ai faim aussi. »

Des pas, plus lourds qui s’avancent rapidement. Malgré toute la colère de Mia, sa voix parvient tout juste à couvrir les craquements du sol et les cliquetis de son bardas. Epuisée, elle n’a même plus la force de crier. Au lieu de ça, son ton se fait plus cassant, ses mots plus durs aussi.

« T’es pas l’seul, tu crois quoi ? J’suis pas superwoman, ok ? J’ai des limites, tu vois ; comme maman, comme papa. J’pourrai pas tout le temps veiller sur toi alors si t’as pas envie d’avancer, tant pis. Reste-là et fais-toi bouffer ! » « Mais Mimiiii… » « Arrête de m’appeler comme ça ! Y a plus d’Mimi, d’accord ? Plus de Jordy non plus ; fini. Grandit. Et range ça ! C’est pas l’moment. »

Le garçon se met à pleurer. Soupir. Bruissement de tissus.

Noir.

*

Séquence 5

La caméra s’allume sur le visage de Jordan, terne malgré son sourire satisfait. Perdu dans sa doudoune kaki, un bonnet enfoncé sur la tête, quelques mèches grasses collées au front, de lourdes cernes sous les yeux rougis par la fatigue autant que les pleurs. Malgré toute sa récente bonne humeur, il fait peine à voir.

Autour, un toit plat en béton enneigé et le bleu du ciel parfaitement dégagé. Une magnifique journée d’hivers.

Le gamin s’agite, s’impatiente. Il a froid et ce n’est pas le soleil trop pâle qui risque de le réchauffer.

« Ca tourne ? C’est boooon ? »

On entend Mia rouspéter, hors-champ.

« J’t’ai déjà dit d’arrêter de crier, bordel. »

Jordan baisse les yeux en se tassant sur lui-même, la tête à moitié enfoncée dans sa veste. La voix de Mia se radoucit légèrement..

« Tu peux y aller. » « J’dis quoi ? » « J’sais pas. C’que t’as envie. C’est toi qui voulait la faire cette vidéo alors, active, s’te plais, qu’on y passe pas la journée… »

Silence. Il regarde un instant sa grande soeur par dessus la caméra avant de revenir sur l’objectif avec une petite moue réflexive.

« Mais tu te moques pas, hein ? » « Promis… T’y vas ? »

En guise de réponse, Jordan prit une grande inspiration avant de se lancer.

« Bonjour ! »

Petit signe de sa main rougie par le froid.

« Moi, c’est Jordan. J’aurai bientôt neuf ans même si Mia, elle dit que les anniversaires, maintenant, ça compte pas. C’est comme le nom des jours, on s’en fout. Y a plus d’écoles, plus de magasins alors qu’on soit lundi ou dimanche, ça change rien. Y a plus que la lumière ou l’obscurité. »

Il ferme les yeux, offre son visage à la pâle lueur du soleil.

« J’aime bien. C’est gai. Plus que le bunker où on était enfermé, avant… »

Ses paupières se rouvrent droit dans l’objectif.

« Ca fait bizarre de voir tout ça ; en vrai, j’veux dire. Parce que, elle m’a montré, maman, comment c’est le ciel, l’herbe et le reste dans les livres et tout. J’ai pas une vie d’avant, moi, avec des copains et tout… Enfin si, peut-être ; me rappel pas. J’étais trop petit m’a dit papa. »

Il se mordille la lèvre gercée par l’air glacé, les yeux dans le vague comme s’il cherchait ses mots, ce qu’il pourrait bien raconter.

« J’aurais bien aimé, moi, connaître Avant, allez à l’école même si Mia elle dit que c’était très chiant. Pfff. C’est maintenant que c’est chiant. On peut jamais rien faire, jamais jouer, jamais rigoler. Le Bunker, il était peut-être pas très grand mais au moins y avait mes jouets. Là, on fait plus que marcher ou se cacher, il fait froid et puis j’ai faim tout le temps. Les maisons, elles sont vides partout… Enfin, y a personne de vivant dedans. Parfois, on croise des anciens gens, même des enfants. Mia, elle dit qu’ils ont eu moins de chance que nous. Elle dit aussi que si je continue à l’ennuyer, elle me laissera tout seul pour que les Zombacs viennent me manger… »

Il se tait, le visage affreusement tordu pour tenté de retenir ses sanglots. Après un long soupir sonore de l’adolescente, elle entre dans le champs de la caméra pour venir prendre son cadet dans les bras.

« Pleure pas ! J’disais ça comme ça. J’le pensais pas. »

Elle s’écarte légèrement, prend le visage de Jordan entre ses mains et, tandis qu’elle essuie ses larmes du bout des pouces, elle poursuit :

« Je laisserai jamais personne te faire du mal, tu m’entends ? »

Le garçon acquiesce en reniflant comme s’il cherchait à aspirer ses sanglots. Mia s’écarte un peu plus, reprend son air sérieux en se tournant vers la caméra dans le but évident de la couper.

« Tu finiras plus tard. ‘Faut qu’on s’éloigne de la ville avant la nuit. » « Pourquoi ? Et si y avait encore des gens comme nous, dedans ? »

Elle s’arrête dans son geste, tourne vivement la tête vers son frère :

« Si on croise des Bien-portants ; tu réfléchis même pas, tu cours ! » « Mais… » « Y a pas de mais ! Tu cours et tu m’attends pas ! Les Zombacs, c’est de la gnognotte à côté. Eux au moins, ils ont l’excuse de plus avoir de cervelles pour raisonner… »

Elle attrape son frère par la capuche de sa veste, puis la caméra qu’elle braque devant elle. Elle marche jusqu’au rebord du toit, faisant claquer ses bottines sur le sol glacé. On peut à présent distingues la rue principale – la seule – d’une petite ville américaine typique. Les rares voitures sont disséminées dans tous les coins ; certaines sur le toit, d’autre encastrés dans un lampadaire ou une façade. L’imposante vitrine de l’unique magasin du coin est totalement éventrée, les marchandises piétinées. En zoomant un peu, on peut même distinguer quelques restes d’humains n’ayant pas survécu au pillage. Un véritable carnage. Même les contaminés semblent avoir désertés le coin.

Mia commente en balayant l’horizon avec sa caméra.

« Quelle que soit l’origine de cette saloperie de virus, il n’a été qu’un simple déclencheur. C’est pas lui mais des Hommes qui ont fait ça… Et honnêtement, ça me donne pas très envie de les croiser, tu vois. »

Noir.

*

Mur carrelé de blanc, deux parois bancales accordées, abstraction faite des gerbes croûteuses brunes qui les ornent. Assise sur la cuvette, caméra entre ses mains tremblante, Mia tente de rassembler ses esprits. Ses larmes fraîchement séchées ont creusés de larges sillon blanc dans la crasse qui couvre sa peau. Ses cheveux pendent de part et d’autre, lisses et brillants, presque beaux ; comme s’ils en avaient simplement eu marre de graisser. Plus de doudoune, plus de chapka. Le lieux semble plus ou moins chauffé. Elle porte une épaisse chemise d’homme, à carreaux rouge et noirs, style bucheron.

« Jordan ; il… il est…Enfin, je crois…je crois qu’il est contaminé. »

Silence. Elle renifle, essuie ses yeux d’un revers de main pour tenter de repousser ses sanglots qu’elle avait eu tant de mal à apaiser.

« A moins que… Peut-être qu’il a juste la crève. J’espère. Il a de la fièvre, il arrête pas de tousser. J’peux plus le trimballer, comme ça, dans la campagne. Il lui faut des médicaments. J’ai essayé les villages, les petites villes ; il reste plus rien. Ils ont déjà tout raflés… J’fais quoi, maintenant ?! J’continue vers le nord en priant pour la trouver avant qu’il y passe, cette putain de colonie ? Ou j’rebrousse chemin. En obliquant légèrement vers l’est et avec un véhicule, on peut atteindre New York dans moins de deux jours. Si on part du principe qu’il y aura des médocs, là-bas… »

Elle se fige, les yeux dans le vague, l’oreille tendue. Au loin, on peut entendre la toux grasse de Jordan.

« Beaucoup trop de si… »

Elle se lève, pause délicatement la caméra sur la chasse branlante de la toilette. On ne voit plus que les pans de sa chemise et le haut de son jeans. Bruit de tissus, la crosse d’une arme à feu passe brièvement dans le champ de la caméra. Demi-tour, ses bottines claquent sur le carrelage, le pan de la porte se rabat avant de s’effondrer partiellement.

Elle s’éloigne. Silence.

Un coup de feu retenti.

Les minutes passent.

Les pas de Mia se font à nouveau entendre, un pas rapide, une course même. Elle entre en trombe dans la cabine. Chapka sur la tête, polar et bardas sur le dos, le regard animé d’une étrange lueur assassine. Elle se penche, attrape la caméra. Gros plan sur son visage décidé.

« New York, me voilà. Si je crève pas en route… J’ai rien à perdre, aucun but en tête.»

BATTERIE FAIBLE

Noir.

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